asthme, biothérapies
Conférence :
Biographie de la conférencière
Résumé de la conférence
La cellule éosinophile, découverte pour la première fois en 1879 est caractérisée par de multiples récepteurs membranaires, plusieurs médiateurs secrétés et la présence de granules intracellulaires.
Au cours de l’asthme, une fois stimulé, l’éosinophile va libérer des médiateurs cytotoxiques sur l’épithélium et induire la stimulation du mastocyte. Cette cascade inflammatoire est impliquée dans l’hyperréactivité et le remodelage bronchique
En étudiant de près l’inflammation type T2, on constate que le recrutement de l’éosinophile dépend de deux voies, la voie Th2 (sécrétion d’IL4, IL13, IL5) et ILC2 (IL13,IL5). Cette inflammation T2 englobe en effet deux phénotypes comprenant un profil atopique (allergique) et un profil non allergique (ex, polypose nasale) ce qui a été mis en évidence dans plusieurs cohortes dont « the Frensh COBRA »
L’évaluation de l’inflammation éosinophilique est importante afin d’identifier le phénotype d’asthme, l’activité de la maladie, et définir ainsi les patients éligibles à une biothérapie. Cette évaluation peut se faire via des moyens invasifs, en particulier les biopsies bronchiques, le lavage broncho-alvéolaire ou les méthodes non invasives tels que l’expectoration induite et la mesure de la fraction NO expiré (FeNO).
Cependant, il faut prendre en considération que le taux d’éosinophiles sanguins varie en fonction du nycthémère, la prise de corticoïdes, du tabagisme, les saisons voire même le délai d’acheminement du prélèvement au laboratoire. Il a été constaté que les taux les moins stables étaient entre 150 et 300/mm³ et que seulement 10% des patients avaient une hyperéosinophilie supérieure à 500/mm³.
Une étude multicentrique menée dans 6 services de pneumologie à Paris et IDF sur une population d’asthmatiques avec sup à 1000/mm³, distingue des sous-groupes représentés par l’ABPA (20 ,5%) les vascularités (15,9%) mais près de la moitié avaient un asthme sans particularités et seulement 1% présentaient un syndrome d’hyper éosinophilie. Ceci nous amène à conclure que le taux d’éosinophiles sanguins n’est pas directement lié au degré de sévérité de l’asthme. En effet le taux des éosinophiles n’est pas synonyme de l’activité sécrétoire et la concentration des médiateurs. Par contre, l’EDN ou Eosinophil-Deriveded Neurotoxin, presque exclusivement secrétée par l’éosinophiles reflète mieux l’activité inflammatoire de l’éosinophile.
Ainsi, le taux d’éosinophiles ne signifie pas toujours dysfonction d’organe mais l’évaluation des Eo sanguins est importante dans l’asthme non contrôlé pour discuter l’intérêt d’une biothérapie et rechercher des formes rares d’asthme tout en considérant une approche globale..
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