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Exacerbation de la BPCO : Prise en charge et prévention

publié le juin 13, 2023 par publié dans Résumés des 3èmes Rencontres Franco-Tunisiennes de Pneumologie 2023

Conférence :

  • Titre : Exacerbation de la BPCO : Prise en charge et prévention.
  • Séance BPCO et environnement  - Samedi 3 juin 2023

Biographie du conférencier

  • Pr Hichem Aouina
  • Pneumo-Allergologue chef du service de Pneumologie Hôpital Charles Nicole Tunis

Compétences et expertise : 

  • Pneumo-Allergologie
  • BPCO - Asthme - Oncologie thoracique
 
Conférence résumée par  :
Dr Hana Blibech

    Résumé de la conférence

    La BPCO est une maladie chronique caractérisée par une aggravation progressive, clinique et fonctionnelle, et ponctuée d'une variabilité quotidienne, pouvant parfois devenir sévère. L'exacerbation de la BPCO est caractérisée par une cascade de réactions inflammatoires impliquant plusieurs voies immunologiques et différents médiateurs. L'exacerbation a été définie en 1987 par Anthonisen comme une augmentation des symptômes respiratoires tels que la toux, la dyspnée, l'abondance et la purulence des expectorations.

    Cette définition a été respectée pendant plusieurs années, jusqu'aux dernières recommandations du GOLD de 2022. Les exacerbations sont désormais classées en légères, modérées ou sévères, nécessitant éventuellement une hospitalisation. Cette nouvelle définition présente des limites, car environ 50 % d'entre elles ne sont pas rapportées et la gravité de l'événement n'est évaluée qu'a posteriori, en fonction de la prise en charge. Les exacerbations modérées à sévères sont suivies d'une période de récupération plus ou moins longue et entraînent une baisse de la fonction respiratoire d'environ 25 %.

    Une nouvelle définition a été proposée par un panel d'experts ; "The Rome Proposal" en 2021 et adoptée par le GOLD 2023. L'exacerbation est désormais définie par « une augmentation de la dyspnée et/ou de l'expectoration pendant au moins 14 jours, causée par une infection, la pollution ou d'autres irritants, et peut s'accompagner de tachypnée et de tachycardie. Elle est fréquemment associée à une augmentation du syndrome inflammatoire local et systémique ».  Cette nouvelle définition nécessite un examen clinique approfondi pour évaluer les signes de gravité, afin de décider d'une prise en charge en ambulatoire ou en hospitalisation, et d'éliminer les principaux diagnostics différentiels tels que la pneumonie, l'insuffisance cardiaque et l'embolie pulmonaire. Des examens complémentaires tels que la gazométrie artérielle et le dosage de la CRP doivent être réalisés pour déterminer la cause de l'événement, qu'elle soit virale, bactérienne, environnementale ou autre.

    La survenue d'exacerbations permet de prédire une exacerbation ultérieure et le risque de décès. D'ailleurs, dans les recommandations du GOLD 2023, les patients ayant présenté une exacerbation ayant conduit à une hospitalisation ou plus que deux exacerbations sont tous classés au stade E, quel que soit le niveau des symptômes.

    L'objectif de la prise en charge est de minimiser l'impact négatif de l'exacerbation et de réduire le risque d'exacerbations futures. Les formes légères peuvent être traitées en ambulatoire, tandis que les formes modérées à sévères sont prises en charge en milieu hospitalier. Le traitement de l'exacerbation est basé sur les bronchodilatateurs à courte durée d'action, la corticothérapie par voie générale, l'oxygénothérapie et l'antibiothérapie. La corticothérapie permet d'améliorer la fonction pulmonaire et de réduire les délais de récupération. L'antibiothérapie permet de réduire la mortalité à court terme et la durée de séjour en unité de soins intensifs. Le choix de l'antibiothérapie est guidé par l'épidémiologie et les résistances locales, en tenant compte du risque absolu d'infection. Son bénéfice est plus démontré lors des exacerbations sévères ; son indication lors des exacerbations traitées en ambulatoire est discutable selon les facteurs de risque.

    Les exacerbations de BPCO sont hétérogènes et nécessitent une prise en charge personnalisée, en tenant compte des différents phénotypes et en se basant sur des biomarqueurs d'inflammation. Par ailleurs, l'indication d'un traitement corticoïde inhalé est discutable devant des antécédents d'hospitalisation pour exacerbations ou d'exacerbations fréquentes, et dans le cas d'un taux d'éosinophiles supérieur à 300 cellules/μL. En effet, la trithérapie (LABA, LAMA et corticoïde inhalé) réduit le risque de décès toutes causes confondues et le risque d'exacerbation modérée à sévère.

    La prévention repose sur le sevrage tabagique, la réhabilitation pulmonaire et la vaccination contre la grippe ; COVID-19 et le pneumocoque. Il est également important d'insister sur l'éviction des sources de pollution. L’oscillométrie à domicile peut également être un moyen de détection précoce des exacerbations. Un plan d'action personnalisé doit être proposé aux patients.

    Image de Freepik

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      Impact du réchauffement climatique sur l’appareil respiratoire

      publié le juin 13, 2023 par publié dans Résumés des 3èmes Rencontres Franco-Tunisiennes de Pneumologie 2023

      Conférence :

      • Titre : Impact du réchauffement climatique sur l’appareil respiratoire
      • Séance BPCO et environnement  - Samedi 3 juin 2023

      Biographie du conférencier

      • Pr Ali Ben Kheder
      • Pneumo-Allergologue dans le secteur libéral

      Compétences et expertise : 

      • Pneumo-Allergologie - Environnement
      • BPCO - Asthme - PID
      • Tuberculose
       
      Conférence résumée par  :
      Dr Hana Blibech

        Résumé de la conférence

        Il existe actuellement un paradoxe entre la reconnaissance de la réalité des nuisances de la pollution et l'insouciance comportementale collective et individuelle. Il est évident que le réchauffement climatique a des impacts sur la santé qui sont reconnus, admis et subis.

        Le réchauffement climatique est un phénomène d'augmentation de la température moyenne des océans et de l'atmosphère à l'échelle mondiale, qui évolue depuis plusieurs années. Les principales causes de ce réchauffement climatique sont les niveaux élevés de gaz à effet de serre produits par l'activité humaine, mais aussi des phénomènes naturels géologiques, biologiques par la faune et la flore, et astronomiques. Toutefois, les activités de l'homme sont les causes majeures de l'augmentation de l'effet de serre par la pollution industrielle, mais surtout par l'augmentation considérable de la natalité.

        L'effet de serre contribue à retenir une partie de la chaleur solaire sur la surface de la terre, ayant ainsi un effet bénéfique sur la température moyenne atmosphérique. Cependant, nous assistons depuis les années 1960-1980 à une augmentation considérable de la température, au-delà des seuils normaux, ainsi qu'à une élévation du niveau de la mer comprise entre 9 et 88 cm, et une réduction des ressources en eau. Les régions les plus concernées sont l'Amérique du Nord, l'Europe, l'Afrique de l'Ouest, l'Asie et également l'Australie.

        Le changement climatique influence la santé des humains. En effet, depuis 2004, le réchauffement a provoqué plus de 140 000 décès supplémentaires par an. Le climat changeant entraîne, de façon directe ou indirecte, une augmentation des maladies transmissibles, des allergies et des maladies chroniques. La mortalité due à la pollution atmosphérique est principalement observée dans les pays à faible revenu.

        La mortalité due à des causes respiratoires est attribuable à l'augmentation des niveaux de dioxyde de soufre, de particules fines et de fumées noires. Les particules fines se déposent dans le poumon profond et augmentent le risque d'infections respiratoires aiguës ainsi que le développement d'allergies. Il n'existe pas de seuil en deçà duquel les polluants sont inoffensifs pour la santé. Le stress oxydatif résultant de l'inhalation de polluants est à l'origine de pathologies respiratoires et d'une inflammation systémique, ce qui entraîne le développement de pathologies cardiovasculaires.

        Une étude de l'Inserm a révélé une augmentation de l'incidence de l'asthme dans les zones polluées, en particulier chez les enfants. Une autre étude réalisée entre 1990 et 2001 a démontré que l'augmentation d'un degré de plus de la température était responsable d'une augmentation des hospitalisations pour des problèmes pulmonaires, en particulier chez les sujets de plus de 75 ans. Le réchauffement climatique a pour conséquence une modification des saisons polliniques, devenues plus précoces et plus intenses. De plus, la production de pollen est augmentée de 61% dans des atmosphères enrichies en CO2. Il existe également un lien entre le niveau de pollution et le développement de la BPCO, ainsi que le risque d'exacerbations. La proportion attribuable à la pollution atmosphérique urbaine dans les décès par cancer du poumon est d'environ 8%, selon des statistiques datant de 2004. La pollution de l'air peut également être incriminée dans le développement de pneumopathies interstitielles diffuses.

        Les solutions doivent se baser sur des actions communes à l'échelle mondiale afin de réduire les gaz à effet de serre, en misant sur des sources d'énergie renouvelables et en contrôlant la natalité.

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          Cigarette électronique et tabac chauffé : Le point sur cette nouvelle tendance

          publié le juin 13, 2023 par publié dans Résumés des 3èmes Rencontres Franco-Tunisiennes de Pneumologie 2023

          Conférence :

          • Titre : Cigarette électronique et tabac chauffé : Le point sur cette nouvelle tendance.
          • Séance Tuberculose  - Samedi 3 juin 2023

          Biographie du conférencier

          • Dr Zouhair Souissi
          • Pneumo-Allergologue Chef du service de pneumologie Hôpital de Siliana

          Compétences et expertise : 

          • Pneumo-Allergologie - Tabacologie
           
          Conférence résumée par  :
          Dr Hana Blibech

            Résumé de la conférence

            Le tabagisme est un problème majeur de santé publique, causant 8 millions de décès chaque année dans le monde. Au cours des dernières années, nous avons assisté au développement et à la commercialisation de divers nouveaux produits de nicotine et de tabac, concomitants à une régression des bénéfices du marché des cigarettes classiques. La cigarette électronique et le tabac chauffé sont des dispositifs actuellement proposés comme une alternative supposée sans effet nocif. D'autres produits sont également commercialisés, tels que les sachets de nicotine et les cigarettes électroniques jetables comme JUUL.

            La cigarette électronique a été lancée en 2007. Elle produit en effet une expérience similaire à celle de la cigarette classique, offrant le même rituel de tenir, porter à la bouche et inhaler. De plus, la pharmacocinétique de la nicotine est similaire à celle de la cigarette classique. La cigarette électronique est un dispositif qui diffuse un aérosol d'une solution contenant du propylène glycol, de la glycérine végétale et de la nicotine. Cependant, elle contient également des substances toxiques telles que le formaldéhyde, l'acétaldéhyde, l'acroléine, les nitrosamines, les nanoparticules et le diacétyle, qui ont tous un impact négatif sur la santé. En effet, les conséquences de l'utilisation de la cigarette électronique sur la santé sont indéniables, notamment des effets respiratoires par une augmentation significative de la résistance des voies aériennes, une augmentation du risque cardiovasculaire, du risque de cancer et un impact bucco-dentaire.

            Le tabac chauffé est un dispositif qui chauffe le tabac à 350 °C, libérant de la nicotine ainsi que des gaz et substances toxiques par pyrolyse. Les données actuelles sont limitées quant à la réduction des risques sanitaires, étant donné que les études sont souvent mises en place et financées par l'industrie du tabac. Les produits tels que les IQOS représentent actuellement 71% de la part du marché du tabac chauffé, dépassant les cigarettes électroniques. Le tabac chauffé contient des substances toxiques telles que les hydrocarbures aromatiques polycycliques, les composés organiques volatils, l'oxyde de carbone et le monoxyde d'azote. Il est actuellement établi que le tabac chauffé est considérablement plus nocif que la cigarette électronique.

            Une méta-analyse Cochrane évaluant l'intérêt du tabac chauffé dans le sevrage tabagique, incluant 13 études dont 11 essais financés par les fabricants de tabac, n'a rapporté aucune donnée indiquant si le tabac chauffé aide à arrêter de fumer. Une autre revue systématique de la littérature évaluant les conséquences du tabac chauffé sur les poumons, incluant 79 études a conclu que le tabac chauffé a un impact cellulaire aussi nocif que les cigarettes classiques, avec des dommages pulmonaires confirmés à l'échalle expérimentale.

            L'utilisation de la cigarette électronique comme outil de sevrage présente un risque potentiel de double utilisation du tabac et des cigarettes électroniques. Les données actuelles ne permettent pas de conclure de manière définitive, en l'absence d'études de haute qualité, sur l'efficacité du tabac chauffé dans le sevrage tabagique. Il est donc nécessaire de mener des recherches indépendantes et financées de manière indépendante.

            En conclusion, ces nouveaux produits présentent des risques qui ne sont pas moindres et que nous avons besoin de plus de recul pour statuer sur leur innocuité et leur apport dans le sevrage tabagique.

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