Conférence :
Biographie de la conférencière
La notion récente d’hypersomnolence intègre la somnolence diurne excessive et une quantité excessive de sommeil ou des perturbations du réveil. Généralement, le praticien se posera la question de l’utilité du Test Itératif de Latence d’Endormissement (TILE) et du Test de Maintien d’Eveil (TME) devant un patient qui se plaint d’hypersomnolence. Il convient tout d’abord d’éliminer les diagnostics différentiels notamment la fatigue, l’apathie et la clinophilie. L’évaluation de l’hypersomnolence débute par un interrogatoire, l’agenda de sommeil et l’utilisation de différents échelles (EVA, Echelle de somnolence d’Epworth…). D’autres moyens plus objectifs sont disponibles tels que le TILE et le TME.
Le TILE est le test de référence de mesure de la somnolence. Il permet une mesure objective de la tendance physiologique ou de la propension à s’endormir en l’absence de facteurs éveillants. Avant la réalisation du TILE, un interrogatoire minutieux doit être fait afin d’évaluer les habitudes de vie, établir l’agenda du sommeil, supprimer les médicaments qui influence le sommeil profond. En cas de SAOS traité, le TILE doit être programmé quand le patient est stable avec un traitement accepté et efficace. La nuit précédant le TILE, une polysomnographie complète doit être enregistrées. Il faut assurer le confort maximal pour le patient avec un enregistrement vidéo obligatoire au cours des tests. Le test va comporter minimum 3 électrodes de EEG, 2 dérivations EOG, 1 voie EMG des muscles de la houppe du menton et 1 dérivation ECG. Le test sera arrêté 15 minutes après la première époque de sommeil, y compris du stade 1 et si le patient ne s’endort pas, il sera arrêté au bout de 20 minutes.
Le rapport des tests doit mentionner l’heure de début et de fin de chaque test, la latence d’endormissement à chacun des tests, la moyenne des latences d’endormissement aux 5 tests, la latence de survenue du sommeil profond, le nombre de périodes d’endormissement en sommeil profond et la durée du temps dormi à chaque test. Une latence du sommeil inférieure à 11 minutes est considérée comme pathologique. Une valeur inférieure à 8 minutes définit une somnolence sévère. Ce test est indiqué en cas de narcolepsie avec ou sans cataplexie, l’hypersomnolence idiopathique, dans certains cas de somnolence résiduelle d’un SAOS correctement traité. Plusieurs facteurs peuvent influencés les résultats du test notamment le rythme circadien, l’âge et l’effet plancher en cas de somnolence très importante.
Le TME mesure la capacité d’un sujet à rester éveillé. Il mesure 2 composantes : une composante de somnolence et une composante d’éveil. Contrairement au TILE, une polysomnographie est non obligatoire la nuit précédant le TME. La consigne à donner au patient sera de rester éveillé aussi longtemps que possible. Toutes les 2 heures, on va réaliser 4 tests de 40 minutes avec un enregistrement vidéo obligatoire. Le test débute dès la consigne donnée.
La fin du test se fait après 3 époques consécutives de stade 1 ou une époque d’un autre stade de sommeil. En absence de sommeil, le test est arrêté au bout de 40 minutes. La latence du sommeil est le temps entre le début du test et la première époque continue de sommeil. Le rapport des tests doit mentionner l’heure de début et de fin de chaque test, la latence de survenue du sommeil, le stade de sommeil survenu à chaque test et la latence moyenne d’endormissement. Un test est considéré pathologique si la latence du sommeil est inférieure à 19 minutes ou inférieurs à 30 minutes en cas de conduite automobile.
Les principales indications des TME sont l’évaluation de l’efficacité des produits stimulants de la vigilance, l’évaluation de l’efficacité de la PPC sur la somnolence en cas de SAOS et la suspicion de l’existence d’un risque pour la sécurité personnelle ou publique notamment dans le cadre de pathologie professionnelle.
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